Viviane Michel
Doctorat honoris causa
Hommage à madame Viviane Michel
Originaire de Maliotenam, sur la Côte-Nord, madame Viviane Michel est une militante et activiste innue engagée dans la promotion et le respect de l’identité et de la culture des Premiers Peuples et la défense des droits des femmes autochtones. Elle est, depuis 2012, à la tête de Femmes autochtones du Québec (FAQ), un organisme qui défend et appuie les droits et les intérêts des femmes autochtones, de leur famille et de leur communauté à travers le Québec.
Mère de 6 enfants, cette femme de conviction valorise dans toutes ses actions sa culture traditionnelle et elle est engagée à une ouverture vers la réconciliation entre les peuples, à travers un travail d’alliance, pour un mieux-être et une meilleure cohabitation.
Depuis 25 ans, elle œuvre à améliorer la reconnaissance des droits des femmes autochtones du Québec et du Canada au travers d’actions portant sur la non-violence, la justice, l’égalité des droits, la santé et la promotion de l’engagement des femmes au sein de leur communauté.
Diplômée en travail social en 1989, Viviane Michel est spécialisée en violence familiale et en toxicomanie. Elle a d’abord été agente à la culture au Musée Shaputuan de Sept-Îles, puis a enseigné la culture autochtone à l’école primaire Tshishteshinu à Sept-Îles. Elle a ensuite travaillé en tant qu’intervenante pour la Maison communautaire Missinak de Québec; maison qui est consacrée aux femmes autochtones en milieu urbain en difficulté ou aux femmes victimes de violence.
Elle a siégé au Réseau des maisons d’hébergement pour femmes autochtones du Québec et contribué à y développer de nombreux outils permettant d’adapter aux réalités culturelles des femmes autochtones les services qui leur sont offerts. Durant quatre ans, elle a accompagné les survivantes et survivants des pensionnats indiens dans leur cheminement vers la guérison et de demande d’indemnisation devant le processus d’évaluation indépendant.
Elle œuvre au sein de Femmes autochtones du Québec depuis 2004. Elle y fut d’abord nommée pour un mandat de 6 ans à titre de directrice de la Nation innue qui regroupe les neuf (9) communautés innues, puis y devint par la suite la vice-présidente. Elle occupe la présidence depuis 2012.
De 2016 à 2018, elle a activement participé à la Commission d’enquête sur les relations entre les Autochtones et certains services publics au Québec : écoute, réconciliation et progrès, autrement connue sous le nom de la Commission Viens, et à l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées au Canada (ENFFADA). Sous son leadership, Femmes autochtones du Québec a été un acteur de premier plan durant les audiences, auprès des femmes qui ont témoigné, mais aussi dans le processus de diffusion des rapports auprès des groupes de femmes dans les communautés autochtones, ainsi que du suivi des différentes recommandations tirées de ces rapports.
Par son engagement et son sens de la justice sociale, Viviane Michel travaille aussi à conscientiser
l’opinion publique sur la situation des femmes autochtones. Elle a par exemple initié de nombreux
projets pour favoriser la non-violence. Elle a ainsi conduit Femmes autochtones du Québec à cumuler les expériences de recherches, de mobilisation de rassemblements, d’activités de guérison, de prises de parole, de dénonciations, de soutien ou encore de partage et d’information, tant sur la problématique des femmes autochtones disparues ou assassinées que sur d’autres formes de violences envers les femmes autochtones, incluant la violence familiale, sexuelle et la violence policière. Des plans d’action, des capsules de formations, des analyses juridiques ont été élaborés à cet effet. C’est le cas du plan d’action des Premières Nations contre les agressions sexuelles qui propose des actions concrètes pour contribuer au mieux-être individuel et collectif des victimes des agressions sexuelles tout en les soutenant.
Elle milite aussi à enrayer les difficultés légales que subissent les enfants et les familles des communautés autochtones et met un point d’honneur à valoriser les pratiques traditionnelles et à promouvoir le respect de l’identité et de la culture des nations et des femmes autochtones.
À travers des plaidoyers, des propositions ou encore des actions aux niveaux politiques et communautaires, elle a attiré l’attention des gouvernements sur ces différentes problématiques. Grâce à sa mobilisation, le projet de loi S-3 a permis de corriger un traitement différentiel très discriminant envers les femmes, instauré des décennies auparavant, et qui leur empêchait de transmettre le statut d’Indien à leurs enfants.
Elle a également participé aux initiatives qui ont conduit à une reconnaissance légale de l’adoption coutumière autochtone dans le Code civil du Québec par la Loi 113. Cette formalisation a permis à de nombreux parents autochtones de poursuivre une pratique coutumière millénaire qui n’avait pas de référent en droit québécois. Cela pourra à terme permettre de contrer le nombre de placements en famille d’accueil des enfants autochtones.
Autre illustration de son engagement, Viviane Michel a permis à plusieurs femmes autochtones d’avoir accès à des outils et ressources nécessaires pour devenir des leaders et des agentes de changement au sein de leurs communautés en facilitant la création de cours d’été intensif sur « la gouvernance autochtone au féminin au Québec». Ce cours a permis à plusieurs dizaines de participantes qui n’avaient pas la possibilité d’accéder à un enseignement universitaire de perfectionner leurs compétences en gouvernance en vue de les mettre en pratique dans leurs communautés.
Membre de plusieurs organisations de femmes aux niveaux local, national et international, elle est notamment co-porte-parole de la Coordination du Québec de la Marche mondiale des femmes (CQMMF), membre régulière du Réseau québécois en études féministes (RéQEF), représentante pour l’Amérique du Nord du Réseau continental de Femmes autochtones des Amériques (ECMIA) et vice-présidente de Native Women’s Association of Canada. Elle a aussi porté la voix des femmes autochtones lors des travaux et consultations de la Commission interaméricaine des droits de l’Homme et dans les discussions internationales lors de l’Instance permanente des Nations Unies sur les Peuples autochtones ou encore auprès de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO).
Viviane Michel est aussi très impliquée dans la lutte pour la protection de l’environnement. Elle a porté des revendications qui ont permis la suspension des projets de barrages d’Hydro-Québec sur la rivière Moisie sur la côte Nord et a également collaboré avec d’autres organismes sur des projets liés aux enjeux entourant l’industrie extractive et ses impacts sur les femmes et les filles autochtones dans le monde.
Son expertise étant prisée, elle fut invitée comme membre du jury du Prix Droits et Libertés de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse, en 2017, et comme membre du jury du Tribunal permanent des peuples sur la session sur l’industrie minière canadienne à l’audience de l’Amérique latine, en 2014.
L’Université du Québec en Outaouais est fière de décerner un doctorat honoris causa à madame Viviane Michel pour sa contribution et ses actions d’une valeur inestimable dans la lutte contre les injustices envers les personnes autochtones.
Murielle Laberge
Rectrice de l’Université du Québec en Outaouais
Originaire de Maliotenam, sur la Côte-Nord, madame Viviane Michel est une militante et activiste innue engagée dans la promotion et le respect de l’identité et de la culture des Premiers Peuples et la défense des droits des femmes autochtones. Elle est, depuis 2012, à la tête de Femmes autochtones du Québec (FAQ), un organisme qui défend et appuie les droits et les intérêts des femmes autochtones, de leur famille et de leur communauté à travers le Québec.
Mère de 6 enfants, cette femme de conviction valorise dans toutes ses actions sa culture traditionnelle et elle est engagée à une ouverture vers la réconciliation entre les peuples, à travers un travail d’alliance, pour un mieux-être et une meilleure cohabitation.
Depuis 25 ans, elle œuvre à améliorer la reconnaissance des droits des femmes autochtones du Québec et du Canada au travers d’actions portant sur la non-violence, la justice, l’égalité des droits, la santé et la promotion de l’engagement des femmes au sein de leur communauté.
Diplômée en travail social en 1989, Viviane Michel est spécialisée en violence familiale et en toxicomanie. Elle a d’abord été agente à la culture au Musée Shaputuan de Sept-Îles, puis a enseigné la culture autochtone à l’école primaire Tshishteshinu à Sept-Îles. Elle a ensuite travaillé en tant qu’intervenante pour la Maison communautaire Missinak de Québec; maison qui est consacrée aux femmes autochtones en milieu urbain en difficulté ou aux femmes victimes de violence.
Elle a siégé au Réseau des maisons d’hébergement pour femmes autochtones du Québec et contribué à y développer de nombreux outils permettant d’adapter aux réalités culturelles des femmes autochtones les services qui leur sont offerts. Durant quatre ans, elle a accompagné les survivantes et survivants des pensionnats indiens dans leur cheminement vers la guérison et de demande d’indemnisation devant le processus d’évaluation indépendant.
Elle œuvre au sein de Femmes autochtones du Québec depuis 2004. Elle y fut d’abord nommée pour un mandat de 6 ans à titre de directrice de la Nation innue qui regroupe les neuf (9) communautés innues, puis y devint par la suite la vice-présidente. Elle occupe la présidence depuis 2012.
De 2016 à 2018, elle a activement participé à la Commission d’enquête sur les relations entre les Autochtones et certains services publics au Québec : écoute, réconciliation et progrès, autrement connue sous le nom de la Commission Viens, et à l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées au Canada (ENFFADA). Sous son leadership, Femmes autochtones du Québec a été un acteur de premier plan durant les audiences, auprès des femmes qui ont témoigné, mais aussi dans le processus de diffusion des rapports auprès des groupes de femmes dans les communautés autochtones, ainsi que du suivi des différentes recommandations tirées de ces rapports.
Par son engagement et son sens de la justice sociale, Viviane Michel travaille aussi à conscientiser
l’opinion publique sur la situation des femmes autochtones. Elle a par exemple initié de nombreux
projets pour favoriser la non-violence. Elle a ainsi conduit Femmes autochtones du Québec à cumuler les expériences de recherches, de mobilisation de rassemblements, d’activités de guérison, de prises de parole, de dénonciations, de soutien ou encore de partage et d’information, tant sur la problématique des femmes autochtones disparues ou assassinées que sur d’autres formes de violences envers les femmes autochtones, incluant la violence familiale, sexuelle et la violence policière. Des plans d’action, des capsules de formations, des analyses juridiques ont été élaborés à cet effet. C’est le cas du plan d’action des Premières Nations contre les agressions sexuelles qui propose des actions concrètes pour contribuer au mieux-être individuel et collectif des victimes des agressions sexuelles tout en les soutenant.
Elle milite aussi à enrayer les difficultés légales que subissent les enfants et les familles des communautés autochtones et met un point d’honneur à valoriser les pratiques traditionnelles et à promouvoir le respect de l’identité et de la culture des nations et des femmes autochtones.
À travers des plaidoyers, des propositions ou encore des actions aux niveaux politiques et communautaires, elle a attiré l’attention des gouvernements sur ces différentes problématiques. Grâce à sa mobilisation, le projet de loi S-3 a permis de corriger un traitement différentiel très discriminant envers les femmes, instauré des décennies auparavant, et qui leur empêchait de transmettre le statut d’Indien à leurs enfants.
Elle a également participé aux initiatives qui ont conduit à une reconnaissance légale de l’adoption coutumière autochtone dans le Code civil du Québec par la Loi 113. Cette formalisation a permis à de nombreux parents autochtones de poursuivre une pratique coutumière millénaire qui n’avait pas de référent en droit québécois. Cela pourra à terme permettre de contrer le nombre de placements en famille d’accueil des enfants autochtones.
Autre illustration de son engagement, Viviane Michel a permis à plusieurs femmes autochtones d’avoir accès à des outils et ressources nécessaires pour devenir des leaders et des agentes de changement au sein de leurs communautés en facilitant la création de cours d’été intensif sur « la gouvernance autochtone au féminin au Québec». Ce cours a permis à plusieurs dizaines de participantes qui n’avaient pas la possibilité d’accéder à un enseignement universitaire de perfectionner leurs compétences en gouvernance en vue de les mettre en pratique dans leurs communautés.
Membre de plusieurs organisations de femmes aux niveaux local, national et international, elle est notamment co-porte-parole de la Coordination du Québec de la Marche mondiale des femmes (CQMMF), membre régulière du Réseau québécois en études féministes (RéQEF), représentante pour l’Amérique du Nord du Réseau continental de Femmes autochtones des Amériques (ECMIA) et vice-présidente de Native Women’s Association of Canada. Elle a aussi porté la voix des femmes autochtones lors des travaux et consultations de la Commission interaméricaine des droits de l’Homme et dans les discussions internationales lors de l’Instance permanente des Nations Unies sur les Peuples autochtones ou encore auprès de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO).
Viviane Michel est aussi très impliquée dans la lutte pour la protection de l’environnement. Elle a porté des revendications qui ont permis la suspension des projets de barrages d’Hydro-Québec sur la rivière Moisie sur la côte Nord et a également collaboré avec d’autres organismes sur des projets liés aux enjeux entourant l’industrie extractive et ses impacts sur les femmes et les filles autochtones dans le monde.
Son expertise étant prisée, elle fut invitée comme membre du jury du Prix Droits et Libertés de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse, en 2017, et comme membre du jury du Tribunal permanent des peuples sur la session sur l’industrie minière canadienne à l’audience de l’Amérique latine, en 2014.
L’Université du Québec en Outaouais est fière de décerner un doctorat honoris causa à madame Viviane Michel pour sa contribution et ses actions d’une valeur inestimable dans la lutte contre les injustices envers les personnes autochtones.
Murielle Laberge
Rectrice de l’Université du Québec en Outaouais